Tour de l'Horloge de Gonfaron : l'heure de la reconnaissance
Six mois de travaux, cinquante mille euros injectés par les collectivités et un patrimoine foncièrement rénové. La tour de l'Horloge, à l'angle de la place Président-Wilson, a réuni villageois et élus à l'occasion de l'inauguration de sa rénovation. Elle a été saluée par le maire, Thierry Bongiorno, une ancienne riveraine, Mireille Darbeira, et le conseiller départemental, Dominique Lain.
Le premier édile a dit l'importance de l'édifice dont l'anachronisme est un beau contrepoint à l'empressement quotidien. Depuis son fondement, la tour a un rôle de vigie et de symbole de liberté populaire, jusqu'à sa fonction d'horloge, au gré des mouvements du soleil, et de balcon de communication au peuple.
Las, le temps s'est traduit en érosion. Depuis la fin du XIXe siècle et les plans de l'architecte Louis Roux, puis l'ouvrage remarquable du tailleur de pierre, Charles Aiguier, dit Possel, il devenait urgent de rénover cette haute tour.
L'HEURE DOUBLE
Avant Dominique Lain, grand amateur de montres et représentant du Département qui a aidé ce chantier à hauteur de 40%, Mireille Darbeira a dit l'essentiel. La proximité. Les souvenirs d'une enfance bercée par le son de « l'heure double ». Le premier tintement de la cloche appelant en effet à l'attention et au devoir de compter le nombre de coups contre la cloche à la seconde volée. Pour savoir l'heure. Celle du réveil, du travail, de l'école, de la pause…
Enfant, Mireille se rafraîchissait bras et jambes à l'eau de la vasque en pierre. Adolescente, elle se rappelle le rituel de la cruche qu'il fallait remplir avant chaque repas. Idem de la « bugade », le lundi, « journée réservée à Mmes Ballaroto et Tosello. Pour y accéder, il fallait attendre l'heure où le soleil tapait fort, entre midi et 15 heures. L'heure de la sieste. Sur les marches, à côté des escaliers, les draps blanchissaient au soleil… » Et de rappeler l'ampleur du son, ricochant dans sa chambre, disposée au même niveau que le campanile…
Sous l'autorité d'Henriette Sournin, première adjointe chargée du patrimoine, Emmanuel Six, tailleur de pierre issu des Compagnons du Devoir, et son épouse, Virginie Moruzzi, ingénieur en génie rural et environnement, ont conforté leur expertise patrimoniale. Chargés de ce chantier, ils ont rendu une copie rigoureuse et stricte. Respectueuse de l'Histoire. Celle de Mireille et de tant d'autres villageois.